Friday, January 2, 2009

Le renascimento de un village marrocchin


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Un village marrocchin renasce gratias a un organisation nongovernamental espaniol.

Rafael Quiroz non oblidara nunquam le die quando ille e su marita discoperiva 37 corpores inflate con aqua sur un plagia presso lor casa in le sud de Espania.

“Illo esseva horribile”, memora ille. Ma le vista de corpores de migrantes marrocchin sur le plagia les ha inspirate a ager.

“Omne iste juvene gente morite sur le plagia! Nos esseva multo choccate, ma immediatemente nos pensava a lor familias al altere costa.”

Illos esseva le cadaveres de 37 africanos, qui, como centenares de alteres, esseva necate quando illes essayava a transversar le Stricto de Gibraltar, que separa Morocco de Espania.

Lor embarcation esseva supercargate e non assatis robuste pro confrontar le currentes forte e le cambios rapide del conditiones meteorologic in le stricto.

Post un die e medie de viage, un tempestate erumpeva e le navetto se affundava. Il habeva in illo 57 candidatos pro le immigration clandestin. Le major parte de illes nunquam habeva vidite le mar e assi non sapeva natar.

Rafael Cuesta e su marita, Violeta, es duo inseniantes in le citate de Rota in Espania. Como illes ha vivite sur le costa desde diverse annos, isto non esseva le prime vice que illes esseva testes del consequentias tragic del immigration clandestine a Espania. Ma iste vice illes decideva ager.

“Durante iste vinte ultime annos, plus que 80.000 personas ha morite in le mar durante que illes viagiava a Europa. Lor corpores esseva interrate in Espania post haber essite immagasinate unes septimanas in morgues. Lor familias nunquam sapera lo que ha evenite a illes.

“Iste vice nos nos diceva, ‘Isto non pote continuar. Il es necesse que on face alique’”, memora le senior Quiroz.

Cercante de ubi veniva iste migrantes morite, le copula discoperiva que 12 de illes veniva de Hansala, un village in le region montaniose de Bene Mellal, un del plus povres de Morocco.

Iste region se cognosce como “le triangulo del morte” a causa del grande numero de su candidatos pro le immigration clandestin.

Rafael e Violeta decideva vader a Hansala pro proponer le repatriation del corpores del morites a lor parentes. Quando illes arrivava a Hansala, illes discoperiva casas collabite in ruinas dispergite sur le latere del montania, sin aqua currente e electricitate.

“Le inhabitantes de iste village es multo povre ma generose. Illes repartiva con nos le reducite quantitate de alimentos que illes habeva. Nonobstante, le familias del victimas hesitava a parlar proque illes pensava que nos esseva del governamento espaniol e que nos iva a demandar moneta pro repatriar le cadaveres,” memora le Sr. Quiroz.

Solmente con altere viages e le adjuta de un interprete berber poteva illes ganiar le confidentia del gente in le village.

“Solmente diverse menses post le naufragio poteva on repatriar finalmente le cadaveres a Hansala. Omne le habitantes participava e adjuvava in le funerales del dece duo juvenes. Ille die, nos sentiva que nos esseva un parte del village.”

Ma le repatriation del cadeveres esseva solmente le comenciamento de lor effortios in favor de Hansala. Post iste evento, le copula espaniol fundava un organisation nongovernamental (ONG), Solidaritate Directe. Durante lor vacantias, con le moneta que illes habeva sparniate e gratias al adjuta de gente benevole e del inhabitantes del village, pauco a pauco illes ha meliorate le conditiones del vita de iste village.

Illes construeva un dispensario e renovava le vetule schola; illes ha accumulate le moneta pro bursas de studio que paga le equivalente a lo que gania un puero qui travalia in le campos pro permitter que su parentes le invia al schola.

Saïd esseva le beneficiaro de un tal bursa. Ille apprendeva completemente sol le espaniol, e il nunc es le correspondente local de Solidaritate Directe.

“Hodie il ha 170 familias qui vive in Hansala. Omnes participa in le programma e beneficia de illo", ille diceva. “Un medico nunc veni duo vices le septimana. Le pueros va al schola e nos ha create un association pro ameliorar le condition del feminas. Nos organisa scholas pro inseniar al feminas como mitter frutas in conservas. Le vendita de iste productos permittera que illas gania un pauco de moneta.”

Le compra de animales san, gratias al moneta de Solidaritate Directe, ha date a un certe numero de personas in le village le medios de ganiar un lor vita un altere vice como pastores.

Le cosa le plus importante es que iste initiative ha contribuite a cambiar le mentalitates del juvenes qui pensava que lor sol sperantia de trovar travalio esseva de essayer a emigrar illegalmente a Europa per le Stricto de Gibraltar.

“Quando io veniva le prime vice a Hansala, le gente demandava que io les adjuvava a entrar illegalmente a in Espania. Nunc illes vole consilios pro saper como comenciar un negotio”, affirmava Saïd

Il remane multo a facer. E le vita, in despecto del meliorationes, est difficile, specialmente in hiberno quando le pluvias inunda le camminos e los rende inutile. E nulle inhabitante de Hansala ha essayate a transversar le stricto desde 2003.

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Un village marocain renaît grâce à une ONG espagnole.
Rafael Quiroz n'oubliera jamais le jour où lui et sa femme ont découvert 37 corps gonflés d'eau sur une plage près de leur maison dans le sud de l'Espagne.

"C'était horrible", se souvient-il. Mais la vue des corps de migrants marocains sur la plage les a poussés à agir.

"Tous ces jeunes gens morts sur la plage! Nous avons été très choqués mais aussitôt nous avons pensé à leurs familles de l'autre côté."

C'étaient les cadavres de 37 Africains, qui comme des centaines d'autres avant eux, s'étaient noyés en essayant de franchir le détroit de Gibraltar, qui sépare le Maroc de l'Espagne.

Leur embarcation était surchargée et pas assez robuste pour affronter les forts courants et les changements rapides des conditions météorologiques dans le détroit.

Après une journée et demie de traversée, une tempête a éclaté et le bateau a coulé. Il y avait à bord 57 candidats à l'immigration clandestine. La plupart n'avait jamais vu la mer et ne savaient donc pas nager.

Rafael Cuesta et sa femme, Violeta, sont tous deux enseignants dans la ville de Rota en Espagne. Puisque ils ont vécu sur la côte depuis plusieurs années, ce n'était pas la première fois qu'ils étaient témoins des conséquences tragiques de l'immigration clandestine en Espagne. Mais cette fois, ils décidèrent d'agir.

"Au cours de ces vingt dernières années, plus de 80 000 personnes ont péri en mer pour se rendre en Europe. Les corps ont été inhumés en Espagne après avoir été gardés plusieurs semaines dans des morgues. Leurs familles ne sauront jamais ce qui est arrivé à leurs proches.

"Cette fois-là nous nous sommes dit 'Ça ne peut plus durer. Il faut que l'on fasse quelque chose’", se rappelle M. Quiroz.

En cherchant d'où venaient ces migrants morts, le couple a découvert que 12 d'entre eux étaient originaires d'Hansala, un village dans la région montagneuse de Beni Mellal, l'une des plus pauvres du Maroc.

Cette région est connue sous le nom du "triangle de la mort" en raison du grand nombre de candidats à l'immigration clandestine.

Rafael et Violeta décidèrent d'aller à Hansala pour proposer de rapatrier les corps de leurs parents. Quand ils sont arrivés à Hansala, ils découvrirent des maisons tombant en ruines éparpillées sur le flanc de la montagne, sans eau courante ni électricité.

"Les habitants de ce village sont très pauvres mais généreux. Ils ont partagé avec nous le peu de nourritures qu'ils avaient. Cependant, les familles des victimes hésitaient à parler car elles pensaient que nous étions du gouvernement espagnol et que nous allions leur demander de l'argent pour rapatrier les corps," se rappelle M. Quiroz.

Ce n'est qu'après plusieurs voyages et grâce à l'aide d'un interprète berbère qu'ils réussirent à gagner leur confiance.

"Ce n'est que plusieurs mois après le naufrage que les corps ont été finalement rapatriés à Hansala. Tous les habitants ont participé à la veillée funèbre et ont assisté aux obsèques des douze jeunes gens. Ce jour-là, nous avons senti que nous faisions partie du village."

Mais le rapatriement des corps n'a été qu'un début dans leurs efforts en faveur d'Hansala. A la suite de cet événement, le couple d'Espagnols a fondé une ONG, Solidaridad Directa. Pendant leur vacances, avec leurs économies et grâce à l'aide de bénévoles et des villageois, ils ont peu à peu amélioré les conditions de vie dans ce village.

Ils ont construit un dispensaire et rénové la vieille école; ils ont mis en place des bourses dont le montant est équivalent à ce que gagne un enfant qui travaille dans les champs pour permettre à ses parents de l'envoyer à l'école.

Saïd a bénéficié d'une telle bourse. Il a appris tout seul l'Espagnol et il est maintenant le correspondant local de Solidaridad Directa.

"Il y a aujourd'hui 170 familles qui habitent à Hansala. Tout le monde participe au programme et en bénéficie", il a dit. "Un médecin vient maintenant deux fois par semaine. Les enfants vont à l'école et nous avons créé une association pour améliorer la condition des femmes. Nous organisons des ateliers pour apprendre aux femmes comment mettre des fruits en conserves. La vente de ces produits sur le marché leur permettra de gagner un peu d'argent".

L'achat de bêtes saines, grâce à l'argent de Solidaridad Directa, a donné les moyens à un certain nombre de villageois de gagner à nouveau leur vie en exerçant le métier de berger.

Le plus important est que cette initiative a contribué à changer les mentalités des jeunes qui pensaient que leur seul espoir de trouver du travail était de tenter d'entrer illégalement en Europe en traversant le détroit de Gilbratar.

"Quand je suis venu la première fois à Hansala, les gens me demandaient de les aider à émigrer en Espagne. Maintenant ils veulent des conseils pour savoir comment monter une affaire," a affirmé Saïd.

Il reste beaucoup à faire et la vie, malgré les améliorations, est rude, surtout en hiver quand les pluies rendent tous les chemins impraticables. Jusqu'à présent, aucun habitant d'Hansala n'a tenté de passer le détroit depuis 2003.

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A Moroccan village is reborn thanks to a Spanish non-government organization.

Rafael Quiroz will never forget the day when he and his wife discovered thirty-seven bodies swollen up with water on a beach near their house in the south of Spain.

“It was horrible,” he remembers. But the sight of the bodies of Moroccan immigrants on the beach has inspired them to act.

“All these young people dead on the beach! We were quite shocked, but immediately we thought about their families on the other coast.

They were the bodies of thirty-seven Africans, who, like hundreds of others, were killed while trying to cross the Strait of Gibraltar, which separates Morocco from Spain.

Their boat was overloaded and not robust enough to confront the strong currents and the rapid changes of the weather conditions in the strait.

After they sailed for a day and a half, a storm erupted and the boat sank. In it there were fifty-seven candidates for clandestine immigration. Most of them had never seen the ocean and thus did not know how to swim.

Rafael Cuesta and his wife, Violeta, are two teachers in the city of Rota in Spain. Since they have lived on the coast for various years, this was not the first time that they were witnesses to the tragic consequences of illegal immigration to Spain. But this time they decided to act.

“During these last twenty years, more than 80,000 people have died in the sea while they sailed to Europe. Their bodies were buried in Spain after having been stored a few weeks in morgues. Their families will never know what happened to them.

“This time we told ourselves, ‘This can’t go on. We have to do something,'” Mr. Quiroz remembers.

Searching for where these dead migrants came from, the couple discovered that twelve of them came from Hansala, a village in the mountainous region of Bene Mellal, one of the poorest in Morocco.

This region is known as “the triangle of death” because of the great number of candidates it has for illegal immigration.

Rafael and Violeta decided to go to Hansala to propose the return of the bodies of the dead to their relatives. When they arrived in Hansala, they discovered collapsed huts in ruins scattered on the side of the mountain, without running water and electricity.

“The inhabitants of this village are very poor but generous. They shared with us the small amount of food that they had. Still, the families of the victims were reluctant to speak because they thought that we were from the Spanish government and were going to ask for money to return the bodies,” Mr. Quiroz remembers.

Only with other trips and and the help of a Berber interpreter were they able to gain their confidence of the people in the village.

“Only several months after the shipwreck were we able to finally repatriate the bodies to Hansala. All the inhabitants participated and helped in the funerals of the twelve young men. Only that day did we feel we were part of the village.”

But the repatriation of the bodies was only the beginning of their efforts to help Hansala out. After this event, the Spanish couple founded a nongovernmental organization (NGO), Direct Solidarity. During their vacations, with their savings and the help of philanthropists and people in the village, little by little they have improved living conditions in this village.

They built a dispensary and renovated an old school; they have gathered money for scholarships that pay the equivalent of what children earn in the fields to allow their parents to send them to school.

Saïd was the beneficiary of one of these scholarships. He learned Spanish completely by himself, and he is now the local correspondent for Direct Solidarity.

“Today there are 170 families who live in Hansala. Everyone participates in the program and benefits from it, he said. “A doctor now comes twice a week. Children go to school, and we have created an association to improve conditions for women. We are organizing schools to teach women how to make fruits into preserves. Sales of these products allow them to earn a little money.”

Buying healthy animals, thanks to Direct Solidarity’s money, has given a certain number of people in the village the means of earning their living once again as shepherds.

The most important thing is that this intiative has has contributed to changing the thinking of the young people who used to believe that their only hope of finding work was to try to emigrate illegally to Europe through the Strait of Gibraltar.

“When I came the first time to Hansala, people asked me to help them enter Spain illegally. Now they want advice on how to start a business,” Saïd affirmed.

A lot remains to be done. And life, despite the improvements, is difficult, especially in winter when rains flood the roads and render them useless. And no one living in Hansala has tried to sail across the strait since 2003.

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